Couchsurfing et rouille de seiche
Le blabla....
Mon chéri et moi faisons partie d'un réseau de couchsurfing ("surfage de canapé" serait une traduction). Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une nouvelle façon de voyager qui consiste à se faire héberger par les membres et à en accueillir d'autres. La réciprocité n'est pas obligatoire, elle est en pratique assez rare et l'on est libre de décliner une demande de couchsurfing.
Ceci pour vous dire que si j'aime cuisiner pour ma famille, j'adore
aussi recevoir, particulièrement les étrangers pour essayer de leur faire
découvrir des spécialités françaises, en général du sud.
J'essaie donc de faire un peu typique, tant au niveau du choix des produits que des plats.
Outre des trucs bien du coin (olives picholines, brandade, tapenade
et compagnie, les classiques), j'avais choisi de faire une rouille de
seiche.
C'est un plat du sud (de
Sète plus exactement), ça peut se préparer la
veille, et surtout la seiche, déjà que c'est pas cher, là
elle était en promo à 2,50 euros le kilo. Avec on fait des patates ou
du riz, et hop un truc typique qui en met plein la vue à nos
couchsurfers et pour pas cher.
Le couchsurfer en question, Krisztián de Hongrie, a été ravi.
.... La recette:
J'ai trouvé plusieurs versions de la rouille de seiche, j'ai donc renoncé à trouver LA recette "officielle".
De la recette cautionnée par une grand mère sétoise au blog du bassin de Thau, il y en a pas deux pareilles.
Certains
mettent des carottes, d'autres des olives, certains flambent au cognac
d'autres pas, d'autres mettent du vin blanc, du Noilly-prat, du safran,
on accompagne avec du riz ou des pommes de terre. Une seule constante:
il faut de la seiche et de l'aïoli.
Comme j'aime bien quand tout cuit ensemble, j'ai choisi de faire
cuire des pommes de terre avec. Comme je n'en avais pas et que je
limite toujours les courses au strict minimum, je n'ai mis ni carottes
ni olives noires, ni Noilly-prat d'autant que je ne savais pas ce que
c'était. Comme je suis nulle en mayo où qu'il me faut douze œufs pour en réussir une, j'ai acheté de la fabuleuse rouille aux halles de Nîmes.
En revanche, pas d'impasse sur le flambage au cognac parce que c'est trop bon.
Quand aux ingrédients, comme je n'avais pas le temps d'aller
soudoyer un poissonnier hors de prix pour qu'il veuille bien me dépiauter une seiche, j'ai opté pour ma promo du supermarché.
Ingrédients pour 6 personnes
- 1,2 kg de seiche
- 10 ou 12 pommes de terre suivant la grosseur
- un bon verre de cognac
- 2 petites boîtes de double concentré de tomates
- 2 gros oignons
- 1 tête d'ail
- 1 botte de persil, 1 feuille de laurier et un peu de thym frais
- de l'huile d'olive
et si vous n'avez pas de marchand de rouille à proximité, il faudra vous cogner l'aïoli: 6 gousses d'ail (ben oui, il doit être fort), trois jaunes d'œufs et de l'huile de tournesol.
Après avoir découpé la seiche en gros morceaux, la faire revenir dans un fait-tout avec de l'huile d'olive à feu vif. Attention à ne pas trop prolonger l'opération sans quoi elle se transforme en caoutchouc. Quelques minutes suffisent. La seiche rend de l'eau, c'est normal, perso je ne la vide pas comme il est indiqué dans certaines recettes.
Quand la seiche a légèrement doré sur les arrêtes (les arrêtes des morceaux qui sont parallélépipédiques évidement, puisque la seiche n'a pas d'arrêtes voyons), rajouter le cognac et flamber en remuant pour prolonger la flamme.
Quand la flamme s'est éteinte, retirer la seiche et garder le jus de cuisson. Faire revenir oignons et ail dans de l'huile d'olive.
Alors pour l'ail, les puristes vous diront de le piller au mortier. ça change sûrement quelque chose mais moi je le fais au presse ail, ça va plus vite.
Quand une coloration légèrement dorée est atteinte rajouter la seiche et son jus, les pommes de terre épluchées et coupées en quartiers, les deux boîtes de concentré, les herbes, sel poivre.
Laisser mijoter à feu doux jusqu'à ce que les pommes de terre soient cuites.
Au moment de servir, ajouter hors du feu et petit à petit l'aïoli, en goûtant au fur et à mesure pour vérifier que ce ne soit pas trop fort!